27 mars 2023

Un interrogatoire plus sécurisant pour les personnes victimes et les enfants

 

Le gouvernement du Québec a mis en œuvre plusieurs mesures dans le but de protéger les enfants et les personnes victimes de violence sexuelle, conjugale et familiale. Pour le ministère de la Justice, il est primordial de procurer à ces personnes un sentiment de sécurité lors de leur passage au tribunal.

C’est avec cet objectif en tête que nous avons introduit deux mesures à cet effet dans la Loi portant sur la réforme du droit de la famille en matière de filiation et modifiant le Code civil en matière de droits de la personnalité et d’état civil, mieux connue sous le nom de projet de loi no 2.


Une meilleure protection pour les personnes victimes devant les tribunaux

Cette loi constitue un jalon important de la réforme du droit de la famille. Elle inclut des modifications qui permettent au tribunal d’empêcher un ex-conjoint violent d’interroger ou de contre-interroger lui-même la personne victime de violence familiale, conjugale ou sexuelle et l’enfant victime ou témoin de ces types de violences. Le tribunal peut alors désigner une avocate ou un avocat pour le faire.  

Cette mesure leur permet d’être interrogés ou contre-interrogés en toute sécurité, sans avoir à confronter l’ex-conjoint violent.

Une protection similaire a également été ajoutée dans la Loi sur la protection de la jeunesse dans le but d’empêcher que l’enfant soit interrogé ou contre-interrogé par son parent non représenté par une avocate ou un avocat. Cette protection permet notamment d’éviter de placer l’enfant en situation de conflit de loyauté, c’est-à-dire qu’il sent qu’il doit prendre parti pour un de ses parents.


La même protection en toute matière

De plus en plus de personnes prennent la décision de se représenter seules devant le tribunal. C’est pourquoi un mécanisme semblable existait déjà en matière criminelle.

Dorénavant, cette mesure s’étendra à toutes les matières. C’est la Commission des services juridiques qui est responsable de fournir gratuitement une avocate ou un avocat à la personne qui se représente seule pour cette partie des procédures, et ce, sans égard à ses moyens financiers.

La demande au tribunal pourra être présentée au cours de l’instance ou avant. Il est recommandé, pour éviter des délais ou une remise, de transmettre la demande avant sa présentation à la Commission des services juridiques pour que celle-ci puisse trouver une avocate ou un avocat qui se présentera au bon moment. Le tribunal peut également ordonner d’office qu’une avocate ou un avocat soit désigné.

Notez qu’en matière de protection de la jeunesse, la demande au tribunal peut être présentée par l’avocate ou l’avocat représentant le Directeur de la protection de la jeunesse ou par celle ou celui représentant l’enfant. Le tribunal peut aussi rendre une ordonnance d’office.

Finalement, il est important de préciser que le rôle de l’avocate désignée ou de l’avocat désigné est d’être la voix de la partie non représentée et il procède uniquement à l’interrogatoire ou au contre-interrogatoire du témoin selon les instructions de cette partie. Il n’a pas le mandat de la représenter ni de lui fournir des services juridiques.

Témoigner devant un tribunal peut s’avérer une expérience difficile. Cette modification législative changera assurément la donne pour les personnes victimes et les enfants lors de leur passage au tribunal. Nous avons à cœur de leur offrir des conditions aussi sécurisantes que possible tout au long de leur processus judiciaire, afin de les aider à reprendre le cours de leur vie. 

 

À très bientôt pour un prochain billet!

 

Marie-Andrée Garneau

Avocate et porte-parole du ministère de la Justice

 

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