Vous avez
probablement entendu parler de l’adoption par l’Assemblée nationale du
projet de loi 84, visant à
aider les personnes victimes d’infractions criminelles et à favoriser leur
rétablissement. Ce
projet de loi constitue une réforme majeure du régime d’indemnisation des
victimes d’actes criminels (IVAC), qui était attendue et réclamée depuis plus
de 30 ans. Il s’agit donc d’une excellente nouvelle dont je ne peux que me
réjouir!
Mes collègues
du ministère de la Justice ont activement participé à cette importante réforme
de l’IVAC, et je salue la qualité et la rigueur de leur travail. Il faut
également souligner l’apport des organismes œuvrant auprès des personnes
victimes d’infractions criminelles, qui y ont eux aussi grandement contribué.
L’objectif de la réforme
Le principal
objectif du projet de loi 84 est d’offrir une aide qui favorise le
rétablissement physique et psychologique des personnes victimes d’une
infraction criminelle pour leur permettre de reprendre le cours de leur vie.
La notion de
personne victime est donc revue pour placer cette dernière au cœur du
processus. Certaines mesures administratives accompagnant la réforme feront en
sorte que la personne victime obtienne davantage d’information, qu’elle prenne
une part plus active dans le processus judiciaire et qu’un soutien psychologique
ou psychosocial lui soit offert plus rapidement.
Davantage de personnes admissibles
Grâce à cette
réforme, un plus grand nombre de personnes victimes d’infractions criminelles
seront admissibles au régime.
Premièrement,
la liste des infractions présentée dans la Loi est abolie, ce qui veut dire que
l’ensemble des infractions criminelles commises à l’égard d’une personne seront
couvertes. Toute personne victime pourra ainsi avoir droit à du soutien psychosocial
et à de l’aide financière. De plus, les personnes ayant subi une infraction
criminelle à l’étranger seront désormais admissibles au régime.
Ensuite, le
délai de prescription des demandes d’indemnisation sera aboli pour les
infractions commises en contexte de violence sexuelle, de violence subie
pendant l’enfance et de violence conjugale. La demande pourra donc être déposée
en tout temps pour ces types d’infractions.
Enfin, une personne
victime de 14 ans et plus pourra dorénavant présenter seule sa demande.
Cette mesure permettra à davantage de jeunes d’aller chercher de l’aide de
façon autonome et confidentielle.
Une accessibilité simplifiée
L’une des
grandes forces de ce projet de loi est que les personnes victimes auront accès à
davantage de services. Mais surtout, elles y auront accès plus rapidement et
facilement.
En effet, la réforme rendra systématique
le recours à de l’aide immédiate auprès des personnes victimes qui en
présentent le besoin, dès le dépôt de leur demande de qualification à l’IVAC,
avant même que celle-ci ne soit traitée.
Le Programme d’aide financière d’urgence
(PAFU) sera également mis sur pied pour les personnes dont la vie ou la
sécurité ou celle de leur enfant ou de toute autre personne qui est à leur
charge est menacée. Elles pourront ainsi quitter rapidement un environnement dangereux
et être dirigées par la suite vers d’autres ressources afin d’obtenir de l’aide
à plus long terme, notamment dans les cas de violence conjugale.
Les personnes
victimes auront aussi accès à un plus large éventail de professionnelles et professionnels
psychosociaux pour les soutenir dans leur processus de rétablissement. Les
services de ces professionnelles et professionnels seront accessibles beaucoup
plus rapidement et les démarches administratives seront grandement simplifiées.
Il est clair
que cette réforme des services d’aide et d’indemnisation des personnes victimes
d’infractions criminelles permettra à davantage de personnes d’avoir accès à
ces services. Je suis convaincu que cette offre élargie, simplifiée et plus
équitable répondra mieux aux besoins des personnes victimes et leur procurera,
de façon plus rapide, les meilleures conditions pour favoriser leur rétablissement.
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