Au ministère de la Justice, en plus d’assurer les services
juridiques et le fonctionnement des palais de justice pour la population
québécoise, nous mettons en œuvre plusieurs programmes qui offrent à des contrevenantes
et contrevenants vulnérables un parcours judiciaire mieux adapté à leur réalité
et à leurs besoins. En effet, rendre la justice plus accessible fait partie de
notre mission, et ces initiatives y contribuent grandement. Le Programme d’accompagnement justice et
intervention communautaire, couramment appelé le PAJIC, en est un excellent
exemple.
Ce programme novateur a été implanté sous forme de projet
pilote à la cour municipale de Trois-Rivières à l’été 2021, en partenariat
avec l’organisme communautaire Point de Rue. En décembre dernier, un second projet pilote a vu le jour à la cour
municipale de Sherbrooke, en collaboration avec l’organisme Services d’aide en prévention de la criminalité
(SAPC). D’autres cours municipales devraient également voir apparaître le PAJIC
sous peu! Par ailleurs, des programmes similaires existaient déjà depuis
quelques années dans les cours municipales de Montréal, Québec et Val-d’Or.
En quoi consiste le
PAJIC?
Le PAJIC a été conçu pour répondre aux besoins particuliers
des personnes vulnérables et s’inscrit dans une logique de réduction des
méfaits. Il s’adresse principalement aux personnes en situation d’itinérance ou
à risque de l’être et à celles aux prises avec un problème de dépendance ou de
santé mentale qui ont accumulé des constats d’infraction.
Essentiellement axé sur des démarches d’éducation, de
sensibilisation, de prévention, d’intervention ou de réhabilitation et, de
manière plus globale, sur l’amélioration de la situation de la participante ou
du participant, le PAJIC est prometteur pour la justice québécoise.
Grâce à ce programme, la participante ou le participant se
voit offrir une avenue beaucoup plus adaptée et bénéfique que la
judiciarisation traditionnelle ou le paiement des sommes dues en raison des
constats d’infraction reçus. En effet, nous sommes tous conscients que les contrevenantes
et contrevenants vulnérables sont le plus souvent dans l’impossibilité de payer
leurs constats d’infraction. La participation au PAJIC vise ainsi à mettre fin
au phénomène des portes tournantes, c’est-à-dire qu’elle vise à prévenir le
retour ou le maintien de la personne dans le système pénal. Ultimement, la
personne qui a terminé avec succès le PAJIC bénéficie du retrait des constats
d’infraction reçus ou de l’annulation de sa dette judiciaire.
Qui peut participer?
Pour être admissibles, les personnes qui désirent participer
doivent répondre à certains critères et reconnaître ou ne pas contester les
faits à l’origine des constats d’infraction qu’elles ont reçus. Elles doivent
également démontrer leur volonté d’entreprendre une démarche d’éducation, de
sensibilisation, de prévention, d’intervention, de réparation ou de
réhabilitation adaptée à leur situation.
La personne au cœur
du processus
Bien entendu, les participantes et participants sont
accompagnés dans leur parcours par une ou un membre de l’équipe de l’organisme
communautaire partenaire du Ministère. Avec leur intervenante ou intervenant,
ils établissent des objectifs réalistes qui les aideront à reprendre les rênes
de leur vie. Il peut s’agir par exemple de trouver ou de conserver un
appartement, de retourner sur les bancs d’école ou d’accomplir des démarches de
bien-être relativement à leur santé physique ou psychologique.
Des retombées très
positives
Les répercussions dans la vie de la personne qui a réussi à accomplir le programme sont donc doublement positives : non seulement elle est libérée de sa dette, mais elle a aussi trouvé l’aide et la motivation pour surmonter certains problèmes et améliorer sa situation de vie.
Pour une justice
toujours plus accessible et adaptée
Rendre la justice plus accessible et efficace, le PAJIC le
fait assurément. Mais, à mon sens, la force de ce programme est de rendre la
justice plus humaine et adaptée. En favorisant la réinsertion sociale, ce
programme soutient activement les clientèles vulnérables et contribue à la
lutte contre la pauvreté, l’exclusion et la marginalisation.
Je tiens par ailleurs à souligner que le PAJIC ne serait pas
possible sans la précieuse collaboration des organismes communautaires qui œuvrent
sur le terrain et dont l’implication a un effet très important dans la vie de
nombreuses personnes.
C’est avec plaisir que je vous retrouverai sous peu pour un
prochain billet.
À bientôt!
Aucun commentaire:
Publier un commentaire
Merci pour votre commentaire. Veuillez noter qu'il sera publié seulement s'il respecte la nétiquette du ministère de la Justice. Le cas échéant, je m'engage à répondre à votre message dans les deux jours ouvrables.
Au plaisir d'échanger avec vous!