25 juillet 2023

L’intérêt de l’enfant avant tout

 


Ces dernières années, le gouvernement du Québec a déployé bien des efforts dans le but de mettre à l’avant-plan l’intérêt de l’enfant et ainsi favoriser son bien-être et sa sécurité. Pensons notamment à la Loi modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse et d’autres dispositions législatives (projet de loi 15) et aux travaux législatifs récents et en cours au ministère de la Justice dans le cadre de la réforme du droit de la famille.

Ces différents travaux visent notamment à tenir compte davantage de l’intérêt des enfants et de leur volonté dans les décisions qui sont prises à leur sujet. C’est sans compter que les familles ont bien changé ces dernières décennies. Les séparations sont beaucoup plus fréquentes et les familles recomposées sont maintenant monnaie courante.

Dans le but d’adapter le droit à cette nouvelle réalité, le gouvernement a adopté la Loi portant sur la réforme du droit de la famille en matière de filiation et modifiant le Code civil en matière de droits de la personnalité et d’état civil. Cette loi vient modifier notamment les règles relatives aux relations avec les grands-parents de l’enfant et l’ex-conjointe ou ex-conjoint de son parent.

Ces modifications visent à tenir compte de l’intérêt de l’enfant et de la volonté de l’enfant de 10 ans et plus de développer ou d’entretenir une relation significative avec ses grands-parents ou de maintenir celle avec l’ex-conjointe ou ex-conjoint de son parent s’il s’agit d’une personne significative pour lui.

 

Modalités d’application

Si les parties sont d’accord que le maintien des relations est dans l’intérêt de l’enfant et que l’enfant de 10 ans et plus y consent, les modalités de mise en œuvre des relations peuvent être prévues par écrit ou verbalement. S’il y a désaccord entre les parties ou si l’enfant de 10 ans et plus refuse, c’est le tribunal qui prendra la décision de maintenir ou non des relations avec ces personnes, en considérant l’intérêt de l’enfant en premier lieu. En outre, les parents n’ont plus à fournir de motif grave pour prouver que le maintien d’une relation peut avoir des conséquences néfastes pour leur enfant.

Enfin, dès qu’il a 14 ans, l’enfant peut décider de maintenir ou non les relations. Ce pouvoir de décision s’inscrit en conformité avec l’autonomie accordée notamment en matière de consentement aux soins.

Avec cette disposition, l’intérêt de l’enfant prévaut sur la décision d’entretenir ou de développer des relations avec ses grands-parents ou de maintenir des relations avec l’ex-conjointe ou ex-conjoint de son parent. Elle va dans le sens des travaux qui visent à accorder une place centrale à l’enfant dans les décisions qui le concernent.

 

À très bientôt pour un prochain billet!

Marie-Andrée Garneau
Avocate et porte-parole du ministère de la Justice



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