18 décembre 2023

Immobilier : acheter sans garantie légale

Le ministère de la Justice a la chance de pouvoir collaborer avec plusieurs partenaires dont l’expertise est reconnue. En matière d’éducation juridique et de communication claire du droit, Éducaloi accomplit un travail extraordinaire auprès de l’ensemble de la population québécoise. Je vous invite d’ailleurs à visiter son site Web pour découvrir une foule d’informations juridiques intéressantes et faciles à comprendre. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de lui céder la parole dans mon blogue, le temps d’une collaboration spéciale qui, je l’espère, répondra à vos questions sur les enjeux entourant la vente sans garantie légale. 



À votre avis, acheter un immeuble « sans garantie légale » ou l’acheter « sans garantie légale de qualité », est-ce que ça veut dire la même chose? La réponse est non. Quand une garantie est exclue d’une vente, chaque mot est important.

Lors de la vente d’une propriété immobilière comme une maison, un condo ou un plex, la garantie légale inclut deux types de garanties : la garantie de qualité et la garantie du droit de propriété.


Acheter sans garantie légale, c’est renoncer à quoi exactement?

Tout dépend de la phrase utilisée dans l’offre de vente ou dans la déclaration du vendeur.

S’il est écrit « la vente est faite sans garantie légale de qualité » : vous renoncez à un recours contre votre vendeur ou votre vendeuse si vous découvrez des vices cachés. Les vices cachés, ce sont des problèmes liés à l’immeuble, qui étaient inconnus au moment de la vente et qui n’ont pas été découverts lors d’une inspection préachat. Par exemple, de la moisissure incrustée dans les murs.

Si vous lisez « la vente est faite sans garantie légale de titre ou de droit de propriété » : vous renoncez à certains recours contre votre vendeur ou votre vendeuse en cas de problèmes soulevés dans un certificat de localisation à jour ou une recherche faite par un ou une notaire. On peut penser, par exemple, à l’empiétement du cabanon du voisin sur votre terrain, ou à une contravention à l’égard d’un règlement municipal.

Si une personne veut complètement exclure la garantie légale, elle doit écrire « la vente est faite sans garantie légale, aux risques et périls de l’acheteur ». Dans cette situation, vous renoncez tant à la garantie de qualité qu’à la garantie du droit de propriété.


Et si la promesse d’achat ne mentionne rien?

Si la garantie légale n’est pas exclue, elle est automatiquement incluse. Vous n’avez pas besoin de la demander à la personne qui vend sa propriété. Et puisque cette garantie légale a une certaine valeur, la personne qui vend doit l’exclure avant la signature de la promesse d’achat. Si elle vous le demande seulement après la signature de la promesse d’achat, vous pouvez refuser ou encore négocier le prix d’achat ou d’autres conditions de la vente. 

Il est aussi possible de limiter la garantie, sans l’exclure complètement. Par exemple, une personne peut vendre son immeuble avec la garantie légale de qualité, sauf en ce qui concerne la toiture. Ou encore, elle peut vendre avec la garantie légale du droit de propriété, sauf en ce qui concerne l’emplacement d’une remise qui ne respecte pas un règlement municipal. L’important, c’est que ces informations se trouvent dans la promesse d’achat, ce qui inclut les déclarations du vendeur dans l’offre de vente.

07 décembre 2023

Connaissez-vous le service de médiation en protection de la jeunesse?

 

En septembre 2021, un projet pilote de médiation en protection de la jeunesse a été mis en place dans le district judiciaire de Québec pour permettre aux familles qui vivent une intervention de la DPJ d’en arriver à une entente à l’extérieur des tribunaux.

Depuis l’automne 2022, le projet pilote de médiation en protection de la jeunesse est désormais disponible dans les régions de la Capitale-Nationale, de la Montérégie, de Chaudière-Appalaches, de l’Estrie et des Laurentides.

Ce projet est porté conjointement par le MJQ et le MSSS. Le projet répond à une recommandation de la commission Laurent.



      1. Qu’est-ce que la médiation en protection de la jeunesse?

La médiation en matière de protection de la jeunesse propose un mode de solution additionnel permettant aux familles admissibles d’arriver à une entente sur les mesures volontaires, ou encore à un projet d’entente, le tout à l’extérieur des tribunaux. La médiation se déroule dans un contexte qui favorise la collaboration, l’intérêt de l’enfant et le respect de ses droits.

Dans le cadre de la médiation, les échanges sont dirigés par un médiateur impartial, lequel s’assure que chacune des parties puisse communiquer librement et pleinement aux autres ses besoins et ses attentes.


2Quels sont les avantages de recourir à ce service?

Les familles admissibles bénéficient de plusieurs avantages en acceptant de recourir à la médiation en protection de la jeunesse, celle-ci permet notamment :

 

  •        de rehausser la participation de l’enfant et des parents dans la prise de décisions;
  •        de favoriser un climat d’ouverture et de collaboration;
  •        d’arriver à une entente dans de meilleurs délais, et ce, à l’extérieur des tribunaux.

 

3. Quel dossier est admissible au projet pilote?

D’abord, il faut que le dossier soit pris en charge dans l’un des districts judiciaires participants au projet pilote. Pour être possible, le recours à la médiation doit également être recommandé par le Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) en fonction des critères suivants :

  •        la sécurité ou le développement de l’enfant sont considérés comme compromis;
  •        le dossier se situe à l’étape de l’orientation ou de la révision;
  •        aucune entente sur les mesures volontaires n’a été conclue;
  •        toutes les parties y consentent (le DPJ, l’enfant et ses parents).

 

4.  En quoi consiste le processus de médiation en protection de la jeunesse?

La médiation en protection de la jeunesse offre la possibilité de développer une compréhension commune des raisons qui amènent le DPJ à intervenir dans la vie d'une famille. Elle permet aussi de discuter des forces et des difficultés de la famille, des besoins de l’enfant qui doivent être comblés, des mesures à mettre en place pour favoriser sa sécurité et son développement ainsi que de leur durée.

Les parties dont le dossier emprunte la voie de la médiation bénéficient de 6 heures de médiation, en plus d’une heure pour la préparation et d’une heure allouée à la rédaction d’une entente, le tout gratuitement. De plus, certaines situations complexes pourront bénéficier de 2h supplémentaires de médiation. Il appartiendra au DPJ d’identifier ces dossiers. Si aucune entente n’est conclue à l’intérieur du processus de médiation, la situation est orientée vers le tribunal.

Depuis le lancement du projet pilote, plusieurs dossiers se sont résolus par le biais du service de médiation, permettant ainsi la signature d’ententes dans des délais raisonnables, en plus de permettre aux familles de participer activement à la prise de décision. Cette méthode de règlement s’ajoute aux autres moyens alternatifs aux tribunaux pour arriver à une entente.

Pour en savoir plus sur la médiation en protection de la jeunesse.


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